LA RESPIRATION
La respiration est fondamentale : c’est la base de la technique vocale !
Une mauvaise gestion du souffle peut entraîner des dysfonctionnements de l’appareil phonatoire et du forçage vocal.
Au début de notre vie
Nous naissons tous avec une respiration abdominale intercostale parfaite puis en grandissant nous perdons cette respiration parfaite.
Dans nos premières années de vie, nous respirons profondément et librement, nous n’avons pas encore de blocages corporels et mentaux !
Ces blocages apparaissent avec l'éducation, les adaptations que notre corps prend au fil des années en grandissant et en vieillissant.
Pour chanter nous devons donc réapprendre à respirer !
Étape 1 : L’inspiration
La voix est un instrument à vent, dont la production du son dépend du souffle. Le son se produit avec de l’air, qui vient faire vibrer les cordes vocales et ainsi produire du son, qui résonne également dans l’air.
La plupart des gens respirent de façon superficielle en utilisant seulement 10% de leur capacité pulmonaire.
Le chanteur doit avoir une inspiration complète qui optimise au maximum ses capacités pulmonaires.
Première Zone
La première zone d’inspiration se situe dans le bas ventre (d’où la fameuse expression “respirer avec le ventre).
Bien sûr, les poumons ne descendent pas jusqu’au bassin, cependant, lorsqu’on respire de manière ample et profonde, nous devons sentir un gonflement du bas-ventre.
Pour respirer avec le bas-ventre il faut relâcher les muscles qui pourraient être contractés (abdominaux).
Si on inspire en gardant le ventre serré, on respire de manière superficielle.
Lorsqu'on inspire le ventre se relâche, un appui vient se créer dans le bassin et dans le bas du dos.
On utilise également cette respiration dans les postures de yoga.
Deuxième zone
La deuxième zone se situe au niveau des côtes flottantes tout autour de la cage thoracique et aux attaches du diaphragme : c’est la région intercostale.
Lorsqu'on inspire dans cette zone, nous ressentons une ouverture au niveau du plexus solaire (situé sous le sternum, c’est un des points d’attache du diaphragme), jusqu’au côtes flottantes (situées sur les côtés de la cage thoracique).
Troisième zone
La dernière zone se situe dans le haut de la cage thoracique et se prolonge dans le haut du dos et entre les omoplates.
Lors de l’inspiration, les omoplates s’éloignent l’une de l’autre sur les côtés.
C’est cette zone que la plupart des gens utilisent en respiration superficielle.
Cette troisième zone utilisée seule ne suffit pas pour chanter, mais en complément de la zone 1 et 2, elle crée ensemble la respiration complète.
En pratique
Lors de l’inspiration on respecte l’ordre des trois zones : on commence par prendre l’air en gonflant le bas ventre puis en écartant les côtes et enfin en laissant s’éloigner les omoplates.
Essayez de sentir ces trois zones se gonfler lors de l’inspiration, en plaçant vos mains de la façon suivante :
zone 1 : les mains posées, sans appui, sous le nombril > les mains sont poussées vers l’avant.
zone 2 : les mains posées au niveau de la taille en sentant les dernière côtes sous les doigts > les mains sont poussées vers l’extérieur sur les côtés.
Au niveau de plexus solaire > les mains sont poussées légèrement vers l’avant.
zone 3 : les mains qui attrapent les omoplates (omoplate gauche avec la main droite), laissez tomber la tête dans vos bras et faites le dos rond en penchant le buste vers le sol. Respirer uniquement avec cette zone (respiration superficielle), vous sentez alors les omoplates s’écarter l’une de l’autre lors de l’inspiration puis se rapprocher lors de l’expiration.
Les poumons ont plus de capacité de remplissage à l’arrière dans notre dos que devant.
La cage thoracique est plus petite devant que derrière.
Il faut toujours avoir une conception en 3D de notre corps. Notre conception corporelle ne doit pas s’arrêter uniquement à ce que peuvent voir nos yeux !
Étape 2 : Entre l’inspiration et l’expiration
C’est une micro phase qui dure quelques microsecondes entre l’inspiration et l’expiration.
C’est l’apnée ouverte : l’air ne rentre plus et ne sort pas encore mais il faut imaginer qu’on inspire toujours.
Attention il ne faut pas bloquer l’air. Dans le chant il ne doit jamais y avoir de blocage.
Cette étape sert à préparer son corps et ses muscles pour produire le son, elle doit donc s’enchaîner de manière fluide et continue après l’inspiration.
Pour bien sentir ce phénomène d’apnée ouverte, essayez de tenir plusieurs secondes après l’inspiration complète comme si vous continuiez à remplir vos poumons.
Faire cet exercice permet d’augmenter la capacité pulmonaire.
Durant cette étape, vous préparez nos appuis, notre soutien et notre placement vocal.
Étape 3 : L’expiration (La phonation)
L’expiration, dans la vie de tous les jours, correspond à la remontée réflexe du diaphragme (qui sert à chasser l’air des poumons).
Afin que l’air de nos poumons soit transformé en son, il nous faut prendre appui sur notre diaphragme.
Nous devons donc lutter pour garder l'ouverture de notre inspiration et venir résister à la rétractation des poumons et à la remontée du diaphragme.
Nous utilisons les muscles intercostaux, les obliques et le transverses qui vont retenir le diaphragme le plus bas possible et garder l’ouverture de la cage thoracique, ainsi l’air n’est pas expulsé rapidement d’un seul coup.
On inspire avec la bouche ou le nez ?
> Pendant qu’on parle ou qu’on chante on respire avec la bouche :
On inspire plus d’air par la bouche que par le nez
Ça aide à ouvrir la gorge et les côtes rapidement
Ça prépare le son (ouverture de la bouche, soulèvement du palais mou)
> Quand on ne parle ou ne chante pas on respire avec le nez :
Protège les cordes vocales (filtre les poussières de l’air)
Permet une bonne détente (diaphragme et langue)
Permet de respirer lentement
Réchauffe l’air (en hiver) avant qu’il n’arrive sur les cordes vocales
Contribue à garder l'hydratation des cordes vocales